26/01/2022

Soie Alessandro Baricco (Italie 1196)

 

Voyage au bout du bof 

C’est ainsi que l’ont peu sous titrer ma deuxième lecture de l’année.

Mais cette fois je l’ai surement un peu cherché puisque j’ai suivi la recommandation de « la Libraire de la Place aux Herbes », ma 1er lecture de l’année que j’avais trouvé consternante.

Alors pourquoi me direz-vous ? Parce que Soie, il était décrit comme ça « c'est aussi un livre de voyage, pas seulement vers le Japon mais aussi dans la trame sensuelle des émotions. L'un des plus beaux récits amoureux que je connaisse . »

Et franchement, avouez que pour amoureuse des récits sur le Japon et amoureux, avoir les deux combinés et la mention « plus beaux récits amoureux que je connaisse » c’est dure de résister.

Alors première surprise, Soie est un roman qui a pour protagoniste un Français, se déroule en partie en France et au Japon, et qui est écrit par un Italien. On est assez loin du Own Voice, mais soit.

Deuxième surprise, alors que je m’attendais à un assez gros pavé, c’est un tout petit roman de moins de 150 pages que j’ai trouvé. J’ai donc entamée ma lecture assez dubitative sur la capacité d’un écrivain à développer « L'un des plus beaux récits amoureux » aussi rapidement.

Et cela n’a malheureusement pas manqué. 

On démarre pourtant bien.  

Le décors est intéressant : les usines de soie en Ardèche dans les années 1860, et plus particulièrement le commerce des vers à soie.

Le thème n’est pas banal, et les informations, succinctes mais suffisantes pour se laisser entrainer. Nous suivons Hervé Joncour dans ses voyages pour acheter les vers à Soie nécessaires aux filatures de soie, jusqu’à ce que la pébrine, maladie des vers à soie, ne le pousse aux confins du Monde à une époque où le Japon était encore petite ile isolée interdisant le commerce de ses vers et l’entrée des étrangers.

Les premiers personnages rencontrés sont intriguant et les premiers chapitres, avec une écriture miroir agréable à lire. On part assez rapidement pour le Japon, et là cela se gâte.

Mais reprenons notre avis de la Place aux Herbes :

Alors pour le « voyage au Japon »  : 

oui, mais il ne faut pas franchement s’attendre à une description du Japon. La prostituée Japonaise exilée en France est plus décrite que le Japon. Il s’agit plus ici de la trame de fond de l’histoire. On l’entrevoit dans un moment charnière de son histoire. Cela reste cependant intéressant, même si les personnages japonais demeurent assez caricaturaux.

«La trame sensuelle des émotions », : 

Je la cherche encore. On est au contraire dans un style assez froid, avec des personnages qui reste peux développés, tant au niveau de l'histoire personnelle, que des émotions. 



« L'un des plus beaux récits amoureux que je connaisse »  : 

Au final il ne doit pas en connaitre beaucoup. 

Parce qu’on tombe sur un insta love assez banal : Monsieur voit pour la première fois une Japonaise. Tombe amoureux de ladite Japonaise sans lui avoir parlé. Madame voit pour la première fois un Européen. Tombe amoureuse de dudit Européen sans lui avoir parlé. S’en suit une obsession des deux « amoureux » sans que l’on sache vraiment pourquoi à se revoir, sous peine de décès. 

Une développement aussi rapide d'une histoire d'amour convaincante est possible, mais n'est pas Shakespeare qui veux, et ici il faut bien admettre que c'était plutôt loupé. Il manque précisément les émotions, la tension.  

Pourtant, ce tout petit récit qui ne prend même pas deux heures à lire vaut tout de même le coup d’œil. 

Il ne faut pas s’attendre à une récit grandiose, mais une petite fable sur la vie avec un retournement final bien orchestré, bien que la lettre pseudo érotique soit assez malaisante. J’ai aimé pour le décors, le procédé narratif en miroir, bien que l'ensemble reste est assez moyen. 

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